La presbyacousie est une détérioration physiologique naturelle des capacités sensorielles auditives liées à l’âge. Elle est à l’audition ce que la presbytie est à la vue mais ses conséquences sont infiniment plus gênantes.
Elle résulte notamment d’une diminution progressive et continue du nombre des cellules de la cochlée. La perte de l’ouïe est bilatérale et symétrique.
La presbyacousie est l’atteinte sensorielle la plus répandue chez les seniors.
Entre 30 et 70 ans, le nombres des cellules ciliées externes diminue de moitié alors que celui des cellules ciliées internes se réduit de 30%.
- Les cellules ciliées externes disparaissent uniformément dans la cochlée.
- Les cellules ciliées internes disparaissent à l’entrée de la cochlée, emplacement où sont situées les cellules sensibles aux aigus.
La disparition des cellules qui traitent les fréquences utilisées par la parole en dessous de 8000 Hz est normalement très faible et la disparition des cellules qui traitent les fréquences inutiles pour la compréhension au-delà de 8000 ou de 1200 Hz est plus importante. Ainsi, la baisse de l’acuité auditive est peu significative ou même imperceptible avec un âge avancé.
Chez certains, cette disparition des cellules s’intensifie vers la cinquantaine parfois même bien avant et sans que l’on en prenne conscience puisque sa lente évolution ne provoque aucune gêne à ce stade. Elle s’étend ensuite de façon très progressive aux cellules qui traitent les fréquences de la parole en commençant par celles qui traitent les aigus aux environs de 8000 Hz puis de 4000 et de 2000 Hz.
Les premières difficultés de compréhension apparaissent dans les conditions d’écoute difficiles (bruit, conversations à plusieurs…) puis se généralisent peu à peu. Outre les facteurs génétiques prédominants, la presbyacousie provient aussi des atteintes que l’oreille a subi au long de la vie et dont les séquelles apparaissent avec l’âge : bruits, médicaments ototoxiques, infections, traumatismes et diverses maladies de l’organisme ou de l’oreille.
L’influence de l’âge sur le système auditif est très inégale puisque
certains sont gênés avant 60 ans alors que d’autres ont une très bonne audition à plus de 80 ans.
En France, la presbyacousie concerne environ 3 millions de personnes soit 2/3 des baisses auditives.
Quels sont les troubles auxquels la presbyacousie peut être associée ?
- Les sifflements d’oreille, appelés acouphènes, sont très fréquents surtout pour ceux qui ont été exposés aux bruits durant leur existence.
- Les voix trop fortes sont mal supportées ou douloureuses et leur compréhension est altérée
Quelles sont les autres atteintes liées à l’âge ?
La disparition et la moindre efficacité des cellules ciliées de la cochlée sont les principales causes de la presbyacousie mais l’avancement en âge a d’autres conséquences sur la physiologie de l’oreille.
Au niveau de l’oreille moyenne, le tympan devient plus mince, moins souple et la chaîne des osselets perd en souplesse et en efficacité. Le réflexe stapédien diminue mais cette perte est compensée par la moindre efficacité de la chaîne des osselets.
Au niveau de la cochlée, la vascularisation et l’oxygénation des tissus de la cochlée sont moins efficaces.
Au niveau du système nerveux central, les pertes cochléaires ont de multiples répercussions : moins de transmission d’influx nerveux par le nerf auditif, moins d’interconnexions cellulaires, moins de neurones, et moins de traitement sensoriel ou perceptif, d’autant que diminuent les capacités intellectuelles nécessaires à le perception consciente (mémoire, attention, concentration, vivacité).
Par ailleurs, la fatigue générale a une influence sur l’audition surtout pour les personnes âgées pour lesquelles il est facile de le constater.
Toutes ces causes ont logiquement des effets négatifs sur les capacités de compréhension.
Que faire face à la presbyacousie ?
4 solutions se complètent :
La prévention doit conduire à adopter une bonne hygiène de vie afin d’éviter de cumuler d’autres facteurs susceptibles d’amplifier la baisse auditive.
L’appareillage précoce doit être privilégié car il réhabilite mieux las capacités cérébrales de l’audition indispensables à une bonne compréhension. Les appareils « open-air » sont particulièrement bien adaptés au premier appareillage d’une presbyacousie.
La rééducation auditive par un orthophoniste spécialisé est parfois nécessaire pour optimiser cette réhabilitation.
L’apprentissage précoce de la lecture labiale, à partir d’un certain niveau de perte, apporte un aide très utile pour confirmer ou compléter la perception de la parole et assurer une meilleure compréhension dans les situations d’écoute difficiles.
Apartir de quel niveau de baisse auditive doit-on s’appareiller ?
Une perte moyenne de 35dB par oreille sur les 4 fréquences de 500 à 4000 Hz, les plus utilisées par la parole, nécessite un appareillage. C’est surtout la gêne au quotidien qui doit inciter à s’équiper. il est donc primordial de tenir compte des remarques de son entourage qui se lasse de trop souvent répéter.
Les pertes auditives de la presbyacousie portent sur les fréquences les plus utiles à la compréhension de la parole.